Maman, Papa, c’est quoi la guerre ? La réponse des psychologues
Selon les psychologues, il est important de savoir quelles sont les connaissances des enfants sur la guerre avant de répondre à leurs interrogations.
Les psychologues Elsa Canal et Peri Martin donnent des orientations sur les façons apaisantes de répondre aux questions les plus fréquentes que les enfants peuvent poser autour de la guerre.
Pourquoi les gens se battent ?
E.C: Ce qui peut être intéressant, c’est de transposer dans ce que les enfants peuvent connaître. Par exemple, quand un autre enfant empiète sur l’endroit où il joue et lui prend quelque chose.
P.M. : Il ne faut pas donner l’impression que l’on connaît absolument toute la vérité, mais l’on peut dire que les guerres ont toujours existé et qu’au bout du bout, les adultes ont toujours trouvé des solutions pour que cela s’arrête. C’est un peu comme pour les virus – le Covid en est l’exemple – il y en a toujours eu, mais cela finit par passer. Et puis, on, peut dire aussi que les hommes ne sont pas parfaits. Que dans un monde idéal, tout le monde serait gentil, mais que ce n’est pas le cas dans la réalité.
Pourquoi les gens se battent ?
E.C. : Il faut dire que l’on sera toujours là pour le protéger, que les pays ont les moyens de se défendre, que le gouvernement va tout faire pour nous protéger.
P.M. : On peut dire que tout le monde travaille pour éviter cela. Et on peut dire aussi que l’on ne sait pas. Si l’on dit qu’il n’y a aucun risque et que le sujet revient dans les discussions auxquelles l’enfant peut assister, il peut perdre confiance en la parole de son parent.
Est-ce des enfants ont été blessés ou tués ?
E.C. : Il ne faut bien sûr ni mentir ni désinformer mais il faut répondre que des personnes ont été tuées sans aller plus loin dans le détail.
P.M. : Attention aux images que les enfants peuvent voir et à ce qu’ils peuvent entendre comme l’histoire de cet enfant de 10 ans qui a traversé la frontière tour seul : il faut comprendre ce qui l’angoisse réellement. Jusqu’à 6 ans, les enfants ne savent pas ce que revêt la mort, ils peuvent croire que c’est temporaire. Si l’enfant apprend que c’est le cas, il faut pouvoir dire que les armées sont censées faire la guerre entre elles, mais que l’on n’est pas à l’abri que des personnes civiles, jeunes ou âgées, soient touchées.
Est-ce que moi je risque d’être tué ?
E.C. : Il faut absolument le rassurer en lui expliquant que nous, en France, nous ne sommes pas en guerre et que nous sommes en sécurité.
P.M. : Avant tout, l’enfant veut savoir si ses parents seront capables de le protéger ; s’ils seront là à ses côtés. On peut se servir d’une carte pour montrer qu’il y a une grande distance entre là où l’on vit aujourd’hui (en France) et là où l’on se bat, en Ukraine. Et puis on peut rappeler que depuis de nombreuses années, la France n’a pas connu de guerre et que si elle est solidaire du pays attaqué, elle n’est toujours pas en guerre.